Ca s'est passé à Marseille
casest1-202

  L’idée a jailli comme ça. Comme souvent dans les rédactions… Sur un coin de bureau. “ Et si on faisait une chronique qu’on appellerait “  Ça s’est passé à Marseille ” ? Une manière de originale d’aborder l’histoire de cette ville sur tous les plans, petits ou grand événements, qui ont eu lieu avant-hier ou il y a deux mille ans… Qu’importe, pourvu que leur commun dénominateur soit cete ville et pas une autre. Qui prend ? ”
  Jean a levé la main.
  “ Pour les sujets, entière liberté ”.
  C’est ainsi qu’est née ce qui allait devenir une série. Durant 272 semaines, à la manière des romans-feuilletons, Jean Contrucci allait tenir en haleine les lecteurs du journal “ Le Provençal ”.

Un article de quotidien c’est par nature éphémère. Jetable. Un livre se lit et se conserve.
  De nombreux lecteurs nous ont fait part de leur souhait de voir ces rendez-vous hebdomadaires transformés en ouvrage durable.
  Les éditions Autres Temps et leur directeur Gérard Blua viennent combler leurs vœux.
  On ne se donnera pas ici les gants de présenter Jean Contrucci. Critique littéraire renommé, romancier de qualité, il ajoute à la richesse de sa palette un nouveau talent : celui de reporter de l’Histoire. Des histoires vraies devrait-on écrire puisque ce sont elles qui ont nourri l’Histoire de Marseille. Rien n’est indifférent à un authentique journaliste : le petit fait divers comme le grand récit. La vie est faite de l’un et de l’autre. Les archives sont là pour en témoigner. Encore fallait-il aller y voir. Avec ces matériaux patiemment amassés, Jean Contrucci a bâti sa maison : le roman vrai de Marseille. En voici le premier chapitre.
                                                                                                                     Claude Mattei
                                                                   directeur de la rédaction du Provençal (1992)

casest2-202

   Comme Rambo, comme Rocky, voici Contrucci 2, le Retour. Bonne nouvelle parce que, natif de La Plaine, j’ai appris plus de choses sur ma Bonne Ville dans ce nouveau tome de Ça s’est passé à Marseille, que dans bien des ouvrages un peu pincés qui ont toujours, à mon sens, trop tendance à confondre sérieux et pontifiant…
   Entre les histoires marseillaises et l’Histoire de Marseille, entre sardine géante et galéjades de Marius et Olive et l’Ouvrage d’Erudition, viennent s’intercaler, vivantes, frétillantes, pétulantes, exubérantes, ces chroniques étalées des balbutiements du bébé Lacydon au dernier avatar survenu à cette ville sans pareille.  

Voici que défile la Cité, ses rigolades, ses drames, ses triomphes et ses catastrophes, l’anodin et le capital. Rappelez-vous dans le tome premier on trouvait Buffalo Bill et Gabrielle Russier, les bijoux de la Bégum et l’ascenseur de la Vierge de la Garde, des tigres en liberté et le vrai Arsène Lupin. Vous pouvez imaginer ce qui vous attend dans celui-ci.
   Et puis, il y a l’enthousiasme, c’est lui qui fait crépiter toutes ces pages. Une nuit, à l’heure où les humains dorment, il m’a téléphoné.
   - Tu sais que j’ai trouvé un second Château d’If ?
   - Non ?
   - Si !
   Ça ne pouvait arriver qu’à lui. En cherchant bien, il est capable de nous dégoter trois Bonnes Mères.
   Comme on ne se voit pas assez, j’en profite pour lui faire la bise. Je sais que ça ne se fait pas, sur la couverture d’un livre, mais on est à Marseille, non ?
                                                                                                                 Patrick Cauvin

casest3-202

   Voici, pour le plus grand profit des familles et des mœurs le tome 3. Voilà, voilà le retour de l’Ulysse marseillais. Du messager aux yeux bleus d’aventures rentrées, de l’homme qui rêve d’un “pointu” pour aller taquiner la rascasse, de celui qui aime tant son port natal qu’il est capable de voir passer en chimères hologrammes des flottes de barques phocéennes devant les murailles du Château d’If ! Voilà le plus documenté journaliste, le plus fieffé amoureux des Calanques, le meilleur touilleur de marmite cosmopolite, le plus natif exagérateur de Marseille qui se puisse inventer.
   Ecoutez ! Ecoutez sa manière indigène de raconter les histoires et les dessous de sa ville en robe d’été.

En plein grilladou, sa voix de charme et d’humour timbre le récit des jours. Son regard des rues perce les dédales de l’Estaque. Voilà que rayonne sa fraternité à l’ombre des platanes, que transperce son expérience des hommes au pied des cités et que le grouillis d’une place ravive son exubérance aux couleurs de la vie. Marseille ! Marseille, le football, la politique, l’exotisme, le métissage… Ah ! c’est à déguster, la sève de ce livre ! Ici, on ne lit pas du fade ! Le grattement de la plume sait si bien dire le quotidien et le roublard, le minuscule et l’insolite, qu’elle les hausses sans qu’il y paraisse jusqu’à l’Universel, jusqu’à l’allégorique… jusqu’à la Bonne Mère. Mais pas question de réinventer le col dur ! Le sérieux explose au contact de la moraliste rigolade ! Ah, ça, il sait le faire ! Il a de la pudeur jusque sous la justesse du trait.
   C’est un conteur qui sait dire l’âme, la fibre et les épices de sa ville comme on épèle le ventre d’une bien-aimée.
   Parce que l’amour, l’amour aussi, ça s’est passé à Marseille ? Vingt-six siècles que ça dure. Putain de sort ! Putain de ville !
                                                                                                                     Jean Vautrin

casest4-202

  Nous ne craignons pas d’affirmer haut et fort qu’il y a désormais, à Marseille, un après et un avant J.C.
   La cité phocéenne a rencontré son chroniqueur et retrouve son passé.
   Car si on ne compte plus les écrivains qui l’ont louée, les peintres qui l’ont portraiturée ou les historiens qui l’ont explorée, seul J.C. – fils éternel de la Bonne Mère - a eu l’idée de rassembler pêle-mêle, sur le papier, tous les hauts-faits, les petites anecdotes, les authentiques galéjades, les épisodes méconnus, les blagues trop connues, les héros anonymes qui, depuis vingt-six siècles, composent sa légende, ajoutent à sa mythologie.
   A l’instar des Evangiles canoniques, Ça s’est passé à

Marseille forme donc aujourd’hui une tétralogie. Dans le présent volume, l’on verra notamment Louis XIII pêcher le thon avec un trident en or massif, le Marquis de Sade se livrer en compagnie de ribaudes à une dégustation de mouches cantharides, Sir Stanley soi-même – le sauveur de Livingstone – explorer la ville à la manière du lac Tanganyka, le “fériboîte” couler dans le Vieux-Port et Jean Contrucci s’émouvoir une fois encore avec sa verve singulière et sa générosité coutumière. On ne peut pas mieux faire aimer cette ville dont on croit tout savoir alors qu’il nous apprend tout.
   Il réconcilie le passé et le présent, la vérité et le mensonge, le réalisme et l’exotisme, le folklore et l’universel, le dérisoire et le capital, la terre et la mer, le Vieux-Port et les banlieues  et même… Marseille et la France.
   Et c’est ainsi que J.C. est grand !
                                                                                                                 Jérôme Garcin

casest5-202

   Voici la fin de l’aventure qui débuta lorsque parut le tome premier de ces chroniques marseillaises. Elles ont permis à nombre “d’indigènes” vivant entre l’Estaque et les Goudes, mais aussi aux exilés de renouer avec l’histoire passionnante et tumultueuse de cette cité singulière.
   Il reste encore bien des choses à raconter à ceux qui, fidèlement, de livre en livre, nous ont suivis et encouragés. Il nous restait à leur apprendre comment la cité et le port ont poussé sous le coup d’une formidable énergie, comment ont été fabriqués ses monuments célèbres, ses artères, ses places, comment fut décidée la construction de l’escalier monumental de la gare  Saint-Charles, pourquoi on a

placé la cathédrale là où elle se trouve et non ailleurs. Il nous restait à faire connaissance avec quelques Marseillais de légende qui ont été l’honneur de la cité ou ont fait sa réputation : Basile Samatan, qui la sauva de la famine sous la Révolution, le capitaine Marchand, premier marin de commerce à accomplir le tour de la terre, ou encore cette poignée de Résistants qui enleva à la barbe de l’ennemi leurs camarades promis à la mort.
   Ils sont là, dans ces pages qui ne racontent que des histoires vraies. Ils vous persuaderont que la richesse humaine et historique de Marseille est inépuisable, comme sa vitalité même. Ils n’attendent que votre regard pour renaître.
                                                                                                                                   J.C.

[Biographie] [Bibliographie] [Entretien] [Revue de presse] [Nouvelles] [Nécrologie]